L'avis du spécialiste
Votre question
Bonjour, j'ai 35 ans et suis célibataire. Comme beaucoup de femmes de mon âge, j'ai vécu quelques histoires, toute la panoplie, du grand amour à l'histoire d'un soir, pour finalement revenir à une vie de célibataire, que j'affectionne particulièrement pour la liberté qu'elle m'offre. Les hommes que je rencontre ne m'inspirent pas une vision heureuse du couple, ou l'envie de projets à deux, d'une vie de famille. Le constat n'est pas douloureux, je ne me sens pas seule, bien au contraire, et je dirais même que ce style de vie est tout à fait assumé, malgré la pression sociale qui pèse sur les célibataires "longue durée", surtout lorsqu'il s'agit des femmes. Le problème est que le temps passe, et qu'il est un âge où l'on pense sérieusement à avoir des enfants. Il s'agit là d'une volonté de "transmettre" avant tout je pense, probablement aussi de s'accomplir dans un rôle d'exception, celui de maman. La question se pose de "faire un bébé toute seule". Autour de moi, certaines de mes amies me parlent de femmes qui ont sauté le pas et fait le choix de passer nos frontières pour aller vers la Belgique ou l'Espagne et d'en revenir enceinte. Même s'il n'est pas question ici de juger la démarche, qu'en pensez-vous ? Et si jamais je venais à rencontrer un homme, qui vienne bouleverser mes choix de vie, sera-t-il prêt à s'engager avec une femme qui a fait ce choix ? Ne sera-t-il pas inquiet de cette forme d'indépendance un peu extrême, au point d'avoir eu un enfant seule ? J'aimerais connaître le point de vue d'un homme sur ce sujet éminemment féminin...
Bonjour, j'ai 35 ans et suis célibataire. Comme beaucoup de femmes de mon âge, j'ai vécu quelques histoires, toute la panoplie, du grand amour à l'histoire d'un soir, pour finalement revenir à une vie de célibataire, que j'affectionne particulièrement pour la liberté qu'elle m'offre. Les hommes que je rencontre ne m'inspirent pas une vision heureuse du couple, ou l'envie de projets à deux, d'une vie de famille. Le constat n'est pas douloureux, je ne me sens pas seule, bien au contraire, et je dirais même que ce style de vie est tout à fait assumé, malgré la pression sociale qui pèse sur les célibataires "longue durée", surtout lorsqu'il s'agit des femmes. Le problème est que le temps passe, et qu'il est un âge où l'on pense sérieusement à avoir des enfants. Il s'agit là d'une volonté de "transmettre" avant tout je pense, probablement aussi de s'accomplir dans un rôle d'exception, celui de maman. La question se pose de "faire un bébé toute seule". Autour de moi, certaines de mes amies me parlent de femmes qui ont sauté le pas et fait le choix de passer nos frontières pour aller vers la Belgique ou l'Espagne et d'en revenir enceinte. Même s'il n'est pas question ici de juger la démarche, qu'en pensez-vous ? Et si jamais je venais à rencontrer un homme, qui vienne bouleverser mes choix de vie, sera-t-il prêt à s'engager avec une femme qui a fait ce choix ? Ne sera-t-il pas inquiet de cette forme d'indépendance un peu extrême, au point d'avoir eu un enfant seule ? J'aimerais connaître le point de vue d'un homme sur ce sujet éminemment féminin...
La réponse de Fabien
Chère féminaute, lorsque l’on aborde certains sujets, l’imaginaire collectif – souvent construit sur des monticules de préjugés – prend le dessus sur l’analyse rationnelle et objective de la situation. D’ailleurs, rien qu’en l’écrivant, je me fais sourire moi-même (rassurez-vous, ça se soigne, et je prends mes cachets tous les soirs) car dès lors que l’on parle des relations homme-femme, on quitte souvent le plancher des vaches pour naviguer dans l’irrationalité la plus sévère. Ainsi, s’agissant du célibat, vous avez pu expérimenter le cliché selon lequel l’homme célibataire le serait souvent par choix – et parce qu’il aime « les femmes » –, tandis que la femme le subirait – sous-entendu « elle doit être moche ». Vous démontrez par « A+B » que c’est faux (*), et je peux vous confirmer que vous n’êtes ni l’exception qui confirme la règle – désolé de vous apprendre que vous n’êtes pas exceptionnelle –, ni isolée dans votre choix du célibat. Vous connaissez d’ailleurs j’imagine l’adage « mieux vaut être seule, et patati et patata ».
Chère féminaute, lorsque l’on aborde certains sujets, l’imaginaire collectif – souvent construit sur des monticules de préjugés – prend le dessus sur l’analyse rationnelle et objective de la situation. D’ailleurs, rien qu’en l’écrivant, je me fais sourire moi-même (rassurez-vous, ça se soigne, et je prends mes cachets tous les soirs) car dès lors que l’on parle des relations homme-femme, on quitte souvent le plancher des vaches pour naviguer dans l’irrationalité la plus sévère. Ainsi, s’agissant du célibat, vous avez pu expérimenter le cliché selon lequel l’homme célibataire le serait souvent par choix – et parce qu’il aime « les femmes » –, tandis que la femme le subirait – sous-entendu « elle doit être moche ». Vous démontrez par « A+B » que c’est faux (*), et je peux vous confirmer que vous n’êtes ni l’exception qui confirme la règle – désolé de vous apprendre que vous n’êtes pas exceptionnelle –, ni isolée dans votre choix du célibat. Vous connaissez d’ailleurs j’imagine l’adage « mieux vaut être seule, et patati et patata ».
Souvent, les gens qui ne comprennent pas que l’on puisse être heureux en tant que célibataire sont ceux qui ne l’ont pas été eux-mêmes. Ce qui est assez paradoxal si l’on considère que l’on est rarement heureux en couple quand on ne l’est déjà pas soi-même. De là à dire que le couple devient un palliatif à l’échec de sa vie personnelle… c’est un pas que je ne saurais franchir. En tout cas, être bien dans ses baskets, c’est déjà plus que la plupart des gens, et rien que ça peut rendre jaloux. Cela me fait aussi penser à cette question d’il y a quelques semaines d’une lectrice se plaignant des habitudes de son homme quant à l’hygiène (et notamment son incompréhension manifeste devant l’utilité d’un porte-savon), on comprend que le célibat dans ces conditions soit une option plus que tentante…
Mais revenons à nos moutons (poussiéreux), car je m’égare. Concernant la pression sociale, je m’étonne que vous parliez de celle concernant le fait d’être seule, mais pas celle concernant le fait de ne point encore être mère. Or, j’imagine bien vos parents vous susurrer à quel point ils seraient ravis d’être grands-parents. Serait-ce qu’une pression est plus supportable dès lors que vous savez pouvoir la résoudre ou que vous la considérez comme légitime ? En tout état de cause, si vous concevez mal la pression quant à votre célibat volontaire, imaginez lorsque vous reviendrez enceinte d’un voyage à Bruxelles…
Répondons maintenant à la question que vous me posez. « En tant qu’homme », j’ai une perception changeante sur ce sujet. Je vais même aller plus loin, c’est grâce aux femmes que ma position a évolué (comme souvent d’ailleurs). Ayant plusieurs amies qui, lorsqu’elles ont basculé dans la trentaine, ont vu leur instinct maternel se réveiller – il était pourtant bien caché –, j’ai été confronté à ces questionnements sur le célibat et la maternité. Je ne peux que reconnaître aujourd’hui que l’évolution de la société est corrélée avec une expression plus libre de la dissociation des liens filiaux et familiaux. Tous les modèles de famille et de filiation existent et il n’y en a pas de meilleur que d’autre, a priori. Dans le cas de mes connaissances, elles auraient préféré être en couple mais n’ont su – ou n’ont pas eu la chance de – trouver l’âme sœur (ni même cousine), et la question de l’enfant est venue à se poser sans père potentiel. Ainsi, par un chemin différent du vôtre, elles arrivent à la même conclusion : et pourquoi pas ?
A ce niveau, vous aurez noté qu’il n’est pas nécessairement besoin d’aller au pays de la moule-frite pour finir avec le ventre rond, vous pouvez aussi demander à un ami (voire à un collègue généreux, dans une sorte de situation gagnant-gagnant…) de vous fournir une prestation express. Est-ce pire que dans le cadre d’une insémination ? Au-delà du fait que cela vous éviterait d’être dans l’illégalité (même si vous ne risquez rien, ni vous ni votre enfant, la position française étant incohérente avec la CEDH sur ce point), je n’ai pas d’avis sur la question. J’imagine que ça dépend de l’ami, même si l’explication au futur enfant quand il aura atteint l’âge de raison risque d’être un poil plus tendue – vous noterez cependant qu’en temps de crise, le coût de l’essence pour se rendre à l’étranger et la complexité des tarifs SNCF restent de bons arguments.
Concernant votre deuxième question, j’avoue tout : si je rencontre une femme avec un enfant (on va s’arrêter à un), je préférerais qu’elle l’ait eu « toute seule » (Jean-Jacques Goldman, sors de ce corps), ainsi aucune problématique supplémentaire ne viendrait complexifier l’équation sensible de la famille recomposée. Oui, j’ai conscience du relatif égoïsme de cette sentence.
Et enfin pour la dernière question, l’indépendance de la femme ne me fait pas peur, c’est encore le seul moyen qu’on ait trouvé pour regarder un match de foot peinard. En conclusion, non « être célibataire » n’est pas une tare, certains s’y épanouissent même (il faut de tout pour faire ce monde de fous dans lequel on vit), et vous êtes tout à fait légitime dans votre démarche précurseuse de tomber enceinte, en bénéficiant des avantages de la législation belge ainsi que de la libre circulation des biens et des personnes dans ce formidable bazar juridique que l’on appelle l’Europe. Surtout si l’objectif est d’accueillir un enfant dans une famille prête à cela, la monoparentalité n’excluant pas l’amour (ça se saurait, je pense).
Allez, finissons cette réponse un tantinet boursouflée avec un peu de légèreté en citant Brassens, sympathique précurseur lui aussi : « Non, les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux ».
Pom pom pom.
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(*) vous avez compris que je ne parle pas de votre beauté présumée, je vous laisse le bénéfice du doute.
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(*) vous avez compris que je ne parle pas de votre beauté présumée, je vous laisse le bénéfice du doute.
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